L'histoire du safran, comme son origine, mélange à plaisir, toutes les qualités spécifiques de cette petite fleur bleue, reposant sur une série de faits plus ou moins avérés.

Il y a 5000 ANS, il fut introduit au Cathay (la Chine actuelle), suite à l' invasion mongole.

Zeus, Hera et le safran

La mythologie nous indique que Zeus, le plus puissant des dieux grecs, invitait ses conquêtes sur des couches de safran, pour stimuler leur désir et renforcer sa vigueur sexuelle.

C’est Krokos, l’ami d’Hermès, qui a donné son nom au Crocus. Il jouait avec lui à lancer le disque, et fut frappé mortellement au front. Le sang qui s’écoulait de sa blessure entra dans la terre, et la féconda.
A cette place même, plus tard, sortit la première fleur bleu violet dont les trois stigmates rouge symbolisent désormais pour les Grecs la résurrection et la puissance vitale. Le nom même de Krokos est associé à la racine grecque qui veut dire « filaments ».
On trouve sur le site d'Akrokiri (dans l'île grecque de Santorin) des fresques parfaitement évocatrices à ce sujet.

Cueilleuse de safran - fresque d'Akrokiri

On y voit en particulier de petites touffes de safran cueillies par deux femmes. Ces fresques sont les premières représentations botaniquement exactes de la plante. Elles ont été recouvertes, et donc protégées, par des cendres volcaniques issues de l'explosion de l'île datée de 1650-1500 avant J-C.

Le safran apparaît dans le papyrus d'Ebers qui est le plus ancien traité médical connu, datant de 1550 avant Jésus Christ, dans lequel il possède son propre hiéroglyphe !
Le safran était alors utilisé pour ses propriétés médicinales et entrait dans plus de 30 recettes médicales.
La bandelette des momies étaient teintes au safran.
Cléopâtre utilisait le safran pour préserver la beauté de sa peau, mais également pour fabriquer la première véritable eau de toilette, le Kyphi. Ces huiles parfumées permettaient à Cléopâtre de séduire ses amants.

Le papyrus d'Ebers contient l'hiéroglyphe du safran

Les Romains y voyaient le symbole de la joie spirituelle née de l'ascèse et du renoncement ; il le brûlaient comme de l'encens lors des cérémonies religieuses.

Peu après la mort de Bouddha (Vers 500 ans avant Jésus Christ) les membres du clergé bouddhiste, décidèrent de teindre leurs robes traditionnelles à l'aide du safran.

Légende de Chandarah

Près de Chandarah, on évoque un vieux sage qui quitta son village menacé par la famine pour trouver des vivres. Sur sa route, il fut capturé par des nomades.
Mais il réussit à guérir leur chef, qui était très malade. Par reconnaissance, ils le libérèrent au lieu de le garder en esclavage. Et en plus, ils lui donnèrent leur bien le plus précieux, des bulbes et du safran, et lui apprirent à le cultiver et l’utiliser.

Les Gaulois quant à eux, consommaient une bouillie très énergétique qui contenait du safran.

Au XII ème siècle les Croisés l'auraient réintroduit de retour des croisades.

Au moyen âge, les moines enluminaient avec de l'encre composée d'or et de safran dilué. Les auréoles des saints étaient éclairées de cette manière.

L'école de salerne

Elle était une des grandes écoles de médecines du IX au XIII. Très en avance sur ses contemporaines, l'école de Salerne basait ses connaissances sur les textes des anciens (aussi grecs que arabes). Elle transmettait son savoir à tous grâce a des poèmes anonymes traitant aussi bien de l'hygiène que de l'alimentation.

A partir du XIII ème siècle, le safran est cultivé partout en Europe (Espagne, Allemagne, Autriche, Angleterre, Suède, Suisse). Des villes évoquaient le safran,citons Suffron Walden en Angleterre (ESSEX).

Du XV au XVII ème siècle, le safran est répertorié comme une production importante, obligeant les autorités à constituer un cadre légal à son exploitation.
La révolution du XVIII ème siècle a mis un terme à la culture du safran en France. Les autres grands pays producteurs ont également délaissé peu à peu cette culture au fil des siècles malgré une demande constante de la part des consommateurs et ce au niveau mondial.